« Il ne se passe guère de semaine, sans qu'on me pose diverses questions sur l'Académie », nous dit Jean Mistler, dans la brillante préface, qui présente le livre du duc de Castries.
« Cette Coupole qui ne s'ouvre que sept ou huit fois l'an, pour les assises publiques des cinq classes de l'Institut, et pour les séances où l'Académie française reçoit ses nouveaux élus, c'est à peu près tout ce qui, de notre vie, est visible de l'extérieur. »
Aussi, le lecteur est-il particulièrement heureux de voir dévoiler, aujourd'hui, la grande et la petite histoire de l'Académie française par l'un de ses membres les plus attentifs aux échos des archives et des mémoires anciens.
Cet académicien a su faire revivre, devant nous, la naissance, le développement, et les péripéties de l'existence de l'Académie, « née il y a trois siècles et demi et qui, dans l'écoulement universel des choses, reste un des rares points d'ancrage, où l'esprit trouve quelque stabilité ».
C'est une initiation aux rites propres aux élections des « immortels », et aux traditions qui entourent leurs travaux ; mais c'est aussi un tableau des mutations politiques et des destins de la pensée française, car « dans la différence même des opinions de ses membres, l'Académie a su, de tout temps, trouver une sorte d'équilibre ».
Nul, mieux que le duc de Castries, ne pouvait retracer - en des pages où l'érudition la plus complète s'accompagne toujours de finesse et d'humour - les vicissitudes et les grandeurs de l'Académie française, dont la coupole et les colonnes « sont celles d'un temple autour duquel tourne vainement la mort ».