Ce Château-Salins que nous aimons, les frères Gabriel et Robert Offroy ont su en faire revivre les vieilles pierres, les ancestrales coutumes et la longue et souvent si douloureuse histoire. Le sel a fait naître notre petite cité et l’a livrée aussitôt aux convoitises des princes, seigneurs et évêques de Lorraine et de France. Ballottée de Meurthe en Moselle, échangée, sacrifiée par les traités de paix, rançon de guerres perdues, elle est évacuée, investie par l’ennemi, pillée, détruite, rasée et cent fois les durs Lorrains qu’étaient nos pères, la reconstruisirent plus grande, plus belle, plus viable aussi, pour en faire la jolie cité d’aujourd’hui, où il fait, tout de même, bon vivre... Malgré la nostalgie de nos belles vignes rousses à l’automne, qui tapissaient jadis les coteaux ensoleillés de Morville, d’Amélecourt, de Salonnes, de Vic et de Salival aussi, et de ce sel omniprésent qui suintait aux confins tout proches de Coutures dans la cuvette étroite d’Amélecourt et à l’ombre de la verte forêt de la Côte de Vic, nous revivons dans ce livre, ce Château-Salins du passé, dont il ne nous reste plus que les larges rues, comme des Champs-Élysées, qui s’ouvrent largement sur le ciel et où flottent encore les relents des vieilles salines d’où partirent dans le monde entier, des millions et des millions de petits cristaux brillants de ce sel qui fut notre richesse. Et il en reste encore, aujourd’hui, enfouis dans les entrailles de notre terre. Des sources d’eau salée surgissent aussi, çà et là, larmes de joie qui nous crient d’espérer, ou de deuil, peut-être, d’un passé révolu. Nous annoncent-elles d’autres richesses naturelles, du pétrole peut-être ? Car notre terre lorraine n’a jamais menti ! Les frères Offroy nous invitent à nous replonger dans son histoire et Marcel Pierron égrène en fin d’ouvrage, quelques souvenirs enthousiastes de sa jeunesse castelsalinoise. Vous retrouverez dans ce livre foi et confiance dans la destinée de notre petite patrie.