Pérégrinations à l'époque du IIIe Reich
De l’Inde capiteuse des comptoirs français à l’atelier berlinois du sculpteur favori du IIIe Reich, en passant par un Paris mondain promis aux lâchetés de la collaboration, Roman Vanderloo, jeune homme que sa beauté expose, connaîtra tous les visages de la trahison, tous les corps du désir, avant de trouver, retrouver, celle qui incarnera pour lui le seul amour.
Une fabuleuse histoire d'amour sous fond de roman historique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yves-William Delzenne, acteur dès l'âge de seize ans, donne quelques années plus tard des récitals " poésie et musique " en compagnie de la pianiste Bernadette Notelet. Devenu galeriste, il est aussi le commissaire de diverses expositions d'Art contemporain. Poète (Le Polonais, Poèmes d'asnourpersans, Via Venezia, L'immortel bien-aimé), dramaturge (Les Désirables), nouvelliste (La Nostalgie batailleuse) et romancier (La Course des chevaux libres, Un Amour de fin du monde, Le Sourire d'Isabella, L'Orage, Les Tours de Dresde) ; sa personnalité mystérieuse très " fin de siècle ", moderne cependant, en rupture souvent, éclaire le paysage littéraire d'un jour singulier.
EXTRAIT
Le conservateur du musée Guimet l’avait retenu ; il y avait tant à faire, la guerre et le temps avaient mis tant de désordre dans le passé des civilisations extrême-orientales et puis, en ce qui concernait l’art du sud de l’Inde, tout était à revoir ; tel dieu local était donné à tort à une province étrangère, les étiquettes erronées pullulaient, des bodhisattvas étaient orphelins de dénomination et bien souvent couverts de poussière…
Roman s’était montré circonspect, à peine découragé.
— Vous qui connaissez si bien l’Inde elle-même, avait dit le conservateur en chef.
— Le Tamil Nadu surtout, avait rectifié Roman, et ce n’est pas toute l’Inde, loin s’en faut.
Il avait jeté un coup d’oeil sur sa montre-bracelet, sous la manchette de sa chemise que la poussière avait gâtée, en espérant ne rien laisser voir de son impatience qu’une longue journée dans le clair-obscur du musée justifiait pourtant.