Né en 1934, l’auteur n’a évidemment pas participé aux événements de Syrie, mais en entendant des discussions véhémentes entre « grandes personnes », il se demandait pourquoi tant de passion. Vingt-cinq ans plus tard, devenu journaliste, il s’attache à comprendre cette affaire de Syrie, souvent évoquée tout au long de la décolonisation. Pour y parvenir, il sait qu’il lui faut enquêter sans aucun préjugé, en toute bonne foi. Son enquête a duré plus d’un an. Il a recueilli les témoignages des principaux acteurs, à quelque camp qu’ils aient appartenu. Il a pu consulter des documents inédits et d’un intérêt incontestable pour l’histoire, qui souvent modifient la vision que l’on avait de ces événements : correspondance privée des ministres et hauts fonctionnaires du gouvernement de Vichy responsables de la Syrie — les généraux Huntziger, Dentz, de Verdilhac — journal de Jacques Benoist-Méchin, minutes de la Commission franco-anglaise d’armistice, rapports des premiers officiers de l’armée du Levant à avoir rallié la France libre... Ces documents n’étaient pas destinés à la publication. Écrits souvent à la hâte, sous le choc des événements, ils n’ont pas été fabriqués pour les besoins de la cause, ni pour les procès de Haute Cour. Leur valeur historique mérite que les plus importants d’entre eux, qui ne figurent même pas dans les archives de l’État, soient publiés in extenso en annexes.